DESSINS

Eloi Valat

 

PRÉFACE

Pierre Marcelle

 

POSTFACE

Marie-Paule Caire Cabinet

 

Bleu Autour, juin 2017

 

Octave Mirbeau
Octave Mirbeau

BRISEURS D’AVENIR

 

Dans le cadre des commémorations nationales, le ministère de la culture a préféré mettre l’accent sur l’anniversaire de la sortie du film Les Demoiselles de Rochefort (1967), de Jacques Demy, plutôt que sur le centenaire de la mort d’Octave Mirbeau (1848-1917). À vrai dire, il n’est pas certain que Mirbeau, anticlérical, antimilitariste, dreyfusard et anarchiste, aurait raffolé de faire l’objet d’un hommage institutionnel. Intellectuel ardent, pamphlétaire brillant qui choisit son camp sans faiblir, il n’est pas vraiment un soutien du parti de l’ordre... Ami de Claude Monet et d’Auguste Rodin, il sait voir dans l’art de son temps où est la beauté nouvelle.

Romancier, il brutalise les codes de la sensibilité bourgeoise avec intrépidité. On connaît Le Journal d’une femme de chambre (1900), que cristallise l’une de ses phrases : «Si infâmes que soient les canailles, elles ne le sont jamais autant que les honnêtes gens.»

Avec Sébastien Roch, en 1890, il met en scène le « meurtre d’une âme d’enfant », celle du fils d’un quincaillier de province violé par un jésuite dans le pensionnat bien fréquenté où son père l’a inscrit. Sébastien en restera comme clos sur ses dégoûts, étranger à la guerre qui commence en 1870, étranger à la vie.

Eloi Valat, auteur d’une magnifique trilogie sur la Commune de Paris, illustre ce roman de dessins épurés, fiévreux et hantés, d’une puissance étonnante.

Evelyne Pieiller
Le Monde diplomatique, décembre 2017



Enregistrement réalisé par Pierre Doumergue.